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Pratiquer la massothérapie : objectif empreinte zéro !

28 avril 2021

Le domaine de la massothérapie n’est sans doute pas celui qui génère le plus d’impacts écologiques négatifs. Néanmoins, la protection de l’environnement, c’est l’affaire de tous ! Nous le savons, actuellement, il y a de profonds bouleversements environnementaux sur la planète. En effet, les changements climatiques sont bien installés et continueront probablement de s’accentuer entrainant avec eux plusieurs dommages irréversibles. Face à ces constatations alarmantes, comme individu, il peut être normal de se sentir impuissant. Toutefois, en agissant maintenant et à travers des actions concrètes, nous pouvons ensemble faire une grande différence. Apporter un peu plus de conscience environnementale dans notre façon de vivre, de travailler et de consommer est le point de départ de tout changement.

Vous êtes massothérapeute et avez à cœur la réduction de l’empreinte écologique liée à votre activité ? Cet article est pour vous. Voici quelques suggestions pour pratiquer cette profession d’une façon plus respectueuse de l’environnement :


Passer en mode numérique

Saviez-vous qu’en moyenne, un Canadien consomme environ 50 kilogrammes de papier par année, soit plus de 10 000 feuilles par an ? En privilégiant le numérique, vous ferez partie de la solution ! Si vous êtes à l’aise avec la technologie, vous pourriez  par exemple remplacer vos dossiers papiers pour des dossiers numérisés, les reçus papiers pour une version électronique et peut-être même troquer le traditionnel agenda papier pour un agenda en ligne et/ ou une plateforme virtuelle pour la prise de rendez-vous. Gardez toutefois en tête que les équipements électroniques (cellulaires, tablettes, ordinateurs), une fois dans les sites d’enfouissements, produisent des substances très nocives pour les écosystèmes comme le plomb, le mercure, l’amiante et l’arsenic. L’idée ici est d’utiliser ces outils de manière consciente. De même, se procurer des appareils électroniques dans des endroits qui ont des programmes de recyclage est un choix plus judicieux.

Une transition, à votre rythme

Faire une telle transition peut certes sembler intimidant, mais vous pouvez y aller une étape à la fois. Vous pouvez d’abord vous informer auprès de votre association professionnelle. Certaines d’entre-elles, notamment au RMQ, mettent à disposition de leurs membres des plateformes autant pour la gestion des dossiers informatisés que pour la facturation ainsi que du soutien pour ce genre de transition. Si vous souhaitez conserver les méthodes papier ou du moins temporairement, il y a quand même moyen de réduire votre empreinte écologique, tout d’abord en privilégiant le papier recyclé. De plus, s’ils ne sont pas trop abimés, vous pouvez récupérer vos chemises à dossier lorsque vous détruisez un dossier d’un ancien client. Pour ce qui est des reçus d’assurances version papier, si vos clients réguliers sont d’accord, accumuler les rendez-vous avant d’émettre un reçu vous permettra également d’économiser un peu de papier supplémentaire !

Opter pour de la literie écoresponsable et éthique

Nous avons tendance à oublier à quel point le textile est polluant pour la planète. Il s’agit en fait de la 2e industrie la plus polluante, après celle du pétrole ! La culture du coton s’avère particulièrement nocive, autant pour la planète que pour les enjeux d’éthique humaine qu’elle pose. En effet, derrière vos draps tout doux se cache une utilisation massive de pesticides, une consommation d’eau importante, des conditions de travail déplorables pour les travailleurs et plusieurs y laissent même leur vie, tristement. Sans mentionner que les tissus ne sont pas toujours composés que de coton. On leur ajoute souvent des colorants toxiques ou on le mélange à du polyester qui est source de micro-plastiques. Tout cela se retrouve, bien sûr, dans nos sols, dans l’océan, etc.

Que choisir pour votre literie ?

Avant de vous lancer dans l’achat de draps neufs, demandez-vous d’abord toujours s’il est possible d’avoir recours à du seconde-main. S’ils sont en bonne condition et bien lavés, c’est tout à faire correct d’utiliser des draps qui ont déjà servis. De même, au lieu de jeter vos draps dès qu’ils ont une petite tâche ou qu’ils sont un peu abimés, demandez-vous toujours s’il est possible de les réparer et les détacher au lieu de vous en procurer de nouveaux. Maintenant, si vous avez besoin d’acheter du neuf, choisissez autant que possible des matières plus durables et moins polluantes comme le chanvre, le lin ou la soie par exemple. Vérifiez également les certifications et recherchez des tissus certifiés biologiques et équitables. Attention à ne pas se leurrer, les termes « naturels », « responsable » « éthique » ne sont pas réglementés. Assurez-vous que la certification soit fiable. Afin de faire des choix éclairés, vous pouvez vous référer à l’organisme Équiterre qui met à disposition divers documents pour bien guider les consommateurs : https://www.equiterre.org/solution/guide-du-vetement-responsable

Faire le lavage différemment

Comme vu précédemment, le textile pose de véritables problèmes pour notre planète. Mais le lavage des vêtements continue aussi de perpétuer la problématique. En effet, chaque fois que vous lavez vos draps, en plus de consommer énormément d’eau, vos tissus libèrent diverses composantes toxiques, dont des dérivés du pétrole, dans le cas des tissus synthétiques notamment. Évitez donc de faire des lavages trop souvent si ce n’est pas nécessaire, par exemple en faisant des brassées plus grosses. Qui plus est, les détergents à lessives, les assouplisseurs et les détachants contiennent des substances nocives pour la planète qui se retrouvent dans nos cours d’eau et nuisent à tout l’écosystème marin.

Quelques alternatives et ressources

Plusieurs compagnies offrent de belles alternatives de détergents naturels. Pour les assouplisseurs, ils peuvent être remplacés par des balles de séchage qui aideraient à réduire la durée du temps de séchage en plus de défroisser les tissus. Voici un article très intéressant qui propose d’ailleurs une recette de détergent à concocter à la maison et cite des compagnies où vous procurer des produits pour la lessive : https://danslesac.co/fr/blogs/eco-friendly-tips/laundry-day-the-eco-friendly-way

Choisir soigneusement ses huiles

Le plus grand allié du massothérapeute est sans aucun doute son huile à massage. Or, trouver l’huile parfaitement écoresponsable peut vite devenir un casse-tête ! Quand vient le temps de vous procurer une huile, les réflexes à avoir en premier lieu est de rechercher les compagnies qui possèdent la certification biologique et idéalement qui offrent les huiles dans de gros formats afin d’éviter de se procurer plusieurs contenants de plastique. Puis, s’il y a une option de remplissage lorsque la cruche est vide, c’est encore mieux ! Toutefois, de nombreux autres enjeux environnementaux et sociaux plus profonds existent quand on parle du domaine de la cosmétique et des soins d’hygiène. En effet, certains ingrédients composant l’huile à massage pourraient être issus d’espèces végétales menacées. Pire encore, leur récolte sans scrupule peut engendrer des déforestations massives, ce qui accapare du même coup des terres des communautés locales qui s’y trouvent. Assurez-vous de choisir des produits qui sont formulés à base d’ingrédients que l’on retrouve localement, qui sont peu menacés et non toxiques.

Comment disposer l’huile de manière écoresponsable?

Finalement, si vous devez vous débarrasser d’huile à massage, assurez-vous de le faire de manière responsable, c’est-à-dire, en allant déposer l’huile dans un endroit prévu à cet effet. Il ne faut jamais jeter de l’huile dans l’évier, car celle-ci quand elle durcit, peut diminuer les capacités des stations d’épuration. Pour trouver un point de dépôt, référez-vous à ce lien : https://soghu.com/fr/page-accueil

Pour faire le point…

En conclusion, en améliorant votre conscience environnementale dans votre façon de travailler, cela aura un impact, si petit soit-il sur notre belle planète ! Vous avez donc vu ci-haut qu’il est possible de modifier vos habitudes de consommation afin de participer à la préservation des écosystèmes, mais rappelez-vous toujours que le meilleur déchet reste celui qu’on ne produit pas ! La massothérapie a d’ailleurs l’avantage d’être une pratique assez minimaliste. Plusieurs outils (balles, vibromasseurs, ventouses, rouleaux, etc.) peuvent s’avérer d’intéressants ajouts dans votre pratique, mais le meilleur accessoire demeure d’abord et avant tout vos mains. Inutile donc de vous procurer tous les derniers « gadgets » tendances qui risqueront d’accumuler la poussière dans votre salle de massothérapie ! Et si vous avez à acheter du matériel, comme mentionné ci-haut, choisissez-le consciemment afin de faire les meilleurs choix possibles en accord avec vos valeurs. Finalement, si cela est possible, donnez une seconde vie à votre matériel s’il ne sert plus (par exemple, faire des guenilles avec vos vieux draps.) Les mots à retenir sont : Réduire, réutiliser et recycler !

 

 

Gazs effets serre (Equiterre) : https://www.equiterre.org/solution/les-impacts-de-vos-deplacements

Pollution électronique : https://blogues.csaffluents.qc.ca/corbeil-journal/2019/06/03/la-pollution-electronique-menace-t-elle-notre-futur/

Pollution vs papier : https://www.environnement.gouv.qc.ca/developpement/outils/Fiche_13.pdf

Le guide du vêtement responsable de Équiterre : https://www.equiterre.org/solution/guide-du-vetement-responsable

http://choisirequitable.org/produits/coton#:~:text=Le coton est l'une,plus de 200 000 personnes.

 

 

 

  • Catherine Drouin                    

  • Naturopathe spécialisée en santé de la femme  EN SAVOIR PLUS