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L’importance du toucher pour la santé humaine

30 mars 2021

La peau est l’organe le plus répandu du corps humain. Elle se compose de nombreux récepteurs de toutes sortes permettant d’assurer le lien entre notre corps et le monde extérieur. Les différents stimuli captés via la peau (chaleur, pression, douleur par exemple), seront transformés en influx nerveux pour finalement conduire l’information jusqu’au cerveau. Ce dernier aura la tâche d’analyser les données pour nous aider à nous adapter à ces

stimuli et produire ainsi la réponse nécessaire (douleur, stress, réconfort, apaisement, etc.).

 

« Le sens du toucher est le sens dont la privation entraine la mort des êtres vivants »- Aristote

 

Des 5 sens que nous possédons, un seul est absolument indispensable à notre survie, et c’est le toucher. C’est d’ailleurs le premier sens à se développer chez le fœtus. En effet, certains récepteurs du toucher font leur apparition dès la 4e semaine de grossesse. Dès la naissance, c’est le sens qui est le plus développé chez le bébé. Plusieurs études montrent à quel point le nourrisson a besoin d’entrer en relation avec son environnement extérieur via le toucher. Certaines observations dans les orphelinats ont même montré que les bébés privés de contacts humains se laissaient mourir ou éprouvaient des problèmes de développement. De plus, on sait aujourd’hui que le contact peau-à-peau est désormais préconisé dès la naissance pour aider au lien d’attachement avec les parents. Par ailleurs, selon plusieurs études, les bébés prématurés qui bénéficient de contacts peau-à-peau ont généralement moins d’infections, gagnent plus de poids, ont un rythme cardiovasculaire plus stable et un meilleur sommeil. C’est donc dire que le toucher joue un rôle très vaste et global au niveau de la santé humaine. Nous nous attarderons ici principalement aux effets du toucher bienveillant et respectueux avec autrui. Voici donc quelques rôles du toucher sur la santé et le bien-être :
 

Favorise l’attachement, les liens de confiance et le bien-être émotif
 

Nous sommes des êtres fondamentalement sociaux. Plusieurs de nos besoins dépendent de la présence des autres pour être comblés, comme le besoin d’appartenance, de se sentir aimé, d’aimer, de communiquer. Or, on le sait, les besoins d’appartenance et d’affection des autres figurent au 3e pilier de la pyramide des besoins de Maslow. Pour entrer en relation, nous pouvons communiquer via les mots si nous parlons la même langue, mais le toucher est un langage vraiment universel. Peu importe où nous sommes dans le monde, nous pouvons toujours utiliser le toucher comme porte d’entrée.

Par le contact via le toucher, nous pouvons tisser des liens affectifs plus facilement. Un toucher amical, bienveillant, stimule la production d’ocytocine, l’hormone de l’amour. Celle-ci favorise les liens sociaux et aide à construire des liens de confiance entre les êtres humains. C’est d’ailleurs elle qui facilite l’attachement entre la mère et son nouveau-né. L’ocytocine est produite en quantité importante pendant l’accouchement, tout juste avant la naissance et lorsque bébé est collé en peau-à-peau avec la mère. Même à l’âge adulte, nous continuons d’avoir besoin de contacts, de réconfort et de rassurance. Fait intéressant : un câlin efficace durerait au moins 20 secondes pour laisser le temps à l’ocytocine d’être bien libérée dans le corps.

 

Diminue la perception de douleur
 

Le toucher bienveillant, empathique ou thérapeutique, comme dans le cadre d’un massage par exemple, contribue à la sécrétion d’endorphines, ces hormones qui apportent un apaisement physiologique et  permettent de mieux tolérer la douleur. L’endorphine est connue pour ses vertus analgésiques. Le sentiment d’euphorie ou d’apaisement après le sport est également attribuable à cette hormone. Les endorphines aident également à la réduction de l’anxiété et du stress, ce qui favorise également une diminution de la douleur, car plus on est stressés et tendus, plus la douleur sera entretenue, ce qui crée un vrai cercle vicieux.

 

Diminue le stress et l’anxiété


Le toucher aide à diminuer le taux de cortisol. Cette hormone est nécessaire pour notre survie, en cas de stress aigu. Dans ces moments-là, le cortisol est libéré pour nous aider à nous adapter à une situation de danger, pour nous aider à faire face au stress. Mais si celui-ci devient chronique, le cortisol peut rester élevé anormalement. Avec l’élévation du cortisol vient l’augmentation du rythme cardiaque, de la pression artérielle et du taux de glucose sanguin, ce qui, à long-terme, prédispose à l’apparition de diverses maladies. Le toucher peut aider à diminuer le stress et l’anxiété en aidant le système nerveux à passer du mode sympathique à parasympathique. Ce système correspond à une réponse d’apaisement de l’organisme. Le toucher doux, les caresses et le massage par exemple, supportent donc tous le système nerveux parasympathique. De plus, par le toucher, il est plus facile de nous ramener dans le moment présent, être en pleine conscience. La pleine conscience est simplement le fait de porter attention à notre expérience du moment présent toute entière et une façon intéressante d’y accéder, est via les 5 sens. Par le toucher, nous pouvons alors nous ramener à notre corps, nos ressentis. Nous revenons habiter notre corps un peu plus.

 

Améliore le fonctionnement du système immunitaire
 

Quand nous entrons en contact avec les autres, nous sommes exposés à divers micro-organismes  qui participent à la diversification de notre microbiote. Le microbiote, ou microflore intestinale désigne tout simplement l’ensemble des micro-organismes (bactéries, levures, champignons, protozoaires, virus) qui logent au niveau de l’intestin. Plusieurs chercheurs s’intéressent de plus en plus au lien qui existe entre la santé du microbiote et l’immunité. Dès la naissance, le nourrisson sera imprégné de la flore de sa mère, notamment en passant dans son canal vaginal  et via le contact peau-à-peau. Cela l’aide à bâtir une bonne immunité. Il existe plusieurs façons de favoriser une flore en santé et le toucher y contribue grandement.  Au contact  des autres, nous pouvons enrichir notre écologie personnelle, car chaque personne possède une flore qui lui est unique.
 

Et si on ne reçoit pas suffisamment de toucher ?

Finalement, les bienfaits du toucher sont tellement multiples et nous n’avons certainement pas fini d’en découvrir ses vertus. Maintenant que nous savons à quel point l’être humain en a besoin, que faire si on n’a pas la chance de recevoir sa médecine ? Et bien, il est toujours possible de recevoir un massage ou d’avoir recours à divers soins professionnels. Cela ne remplacera peut-être pas un bon câlin mais vous bénéficierez tout de même d’une multitude d’effets bénéfiques et thérapeutiques. Notez finalement que si le toucher est pour vous source de tensions ou encore ramène de mauvais souvenirs ou des traumas par exemple, n’hésitez pas à faire appel à un professionnel pour vous accompagner.

 

 

  • Catherine Drouin                    

  • Naturopathe spécialisée en santé de la femme  EN SAVOIR PLUS

 

 

Références